Installer une caméra chez soi en France : ce que vous avez le droit de filmer (et comment éviter les problèmes)
Vous voulez sécuriser votre maison, votre jardin ou votre garage : c’est légitime. Mais en France, une caméra mal orientée peut vite créer des problèmes (voisinage, vie privée, plaintes). La bonne nouvelle : les règles sont assez claires… à condition de les connaître.
1) Le principe de base : “chez soi”, oui — “chez les autres”, non
La CNIL explique qu’un particulier peut installer des caméras à domicile, mais uniquement dans la sphère strictement privée pour ne pas porter atteinte à la vie privée des voisins, visiteurs et passants.
Concrètement, vous pouvez filmer :
- l’intérieur de votre maison/appartement,
- votre jardin,
- votre chemin d’accès privé.
Vous ne pouvez pas filmer :
- la voie publique (même si c’est “juste” pour protéger une voiture garée devant),
- le jardin/piscine/fenêtres du voisin.
2) Cas concrets (les plus fréquents)
Filmer votre portail et votre entrée
Oui, si le champ de vision reste sur votre propriété.
Si l’angle attrape la rue ou le trottoir, c’est problématique.
Filmer votre voiture garée devant chez vous
La CNIL est explicite : filmer la voie publique n’est pas autorisé pour un particulier, y compris pour la sécurité du véhicule garé devant le domicile.
Filmer un couloir/parties communes (copropriété)
Ce n’est plus vraiment “chez soi” au sens strict : on entre dans des règles différentes (copropriété, accès, information). À traiter au cas par cas.
3) Et si vous avez une nounou, une aide à domicile, un artisan ?
Dès que des personnes extérieures au cercle strictement privé interviennent au domicile, la CNIL indique qu’il faut les informer de l’existence des caméras et de l’objectif poursuivi.
Et surtout : on évite l’idée de “surveillance permanente” des salariés, même à domicile (principe de proportionnalité).
4) Lieu de travail : attention, règles plus strictes (et l’audio est un point sensible)
Dans un cadre professionnel, la CNIL rappelle :
- on ne filme pas un salarié “en continu” sur son poste, sauf cas particuliers,
- les personnes doivent être informées (panneau + information individuelle),
- la conservation doit être proportionnée (souvent quelques jours ; en principe ≤ 1 mois).
Le document CNIL cite aussi des abus, notamment quand des caméras avec micro placent les salariés sous surveillance constante.
5) Voie publique / lieux ouverts au public : qui a le droit ?
Service-Public détaille qui peut installer des caméras sur la voie publique et dans les lieux ouverts au public (autorités publiques, certains professionnels/commerçants sous conditions, autorisations préfectorales, etc.).
C’est important pour éviter une confusion fréquente : “je vois des caméras partout, donc j’ai le droit pareil” → non, les régimes ne sont pas les mêmes.
6) Le bon réflexe “zéro conflit” : choisir un matériel adapté + bien orienter
Pour la majorité des maisons, le plus simple est de choisir une caméra pensée pour l’usage “domicile” et de l’orienter strictement sur vos zones :
- accès,
- jardin,
- garage,
- dépendances.
Pour choisir selon l’usage maison : Caméras de surveillance maison
Et si vous cherchez un modèle plus “extérieur” (intempéries, façade, jardin) : Caméras extérieures
FAQ
Dois-je déclarer quelque chose si je filme seulement chez moi ?
Si c’est strictement privé, le cadre CNIL est plus simple ; dès que vous sortez de la sphère privée (employés, prestataires…), l’information des personnes devient essentielle.
Puis-je filmer le trottoir “juste un peu” ?
Non : pour un particulier, la voie publique n’est pas une zone à filmer.
Combien de temps conserver les images au travail ?
La CNIL indique que la durée doit être liée à l’objectif, et en principe n’excède pas un mois (souvent quelques jours suffisent).
Conclusion
La bonne vidéosurveillance, c’est celle qui protège sans empiéter sur la vie privée d’autrui. En restant “chez vous” dans le cadrage, et en informant clairement dès que des tiers interviennent, vous évitez l’essentiel des problèmes.

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